mercredi 6 décembre 2006

Folksonomies : les usagers indexent le web.

LE DEUFF Olivier. Folksonomies : les usagers indexent le web. BBF, 2006, vol. 51, n°4, pp. 66-70.


Résumé :

Dans son article, l'auteur nous présente d'abord les folksonomies (caractéristiques, types, avantages, inconvénents), mais aussi les différents débats qu'elles fédèrent et les moyens de mesure qu'elle représente, et enfin présente les différentes possibilités d'éduquer à la l'indexation.

Les folsonomies sont la combinaison de folk, l'usager et taxinomie, règles de classification. C'est un phénomène récent où l'indexation des document numériques est effectuée par l'usager, avec des tags. En anglais, le tag représente plusieurs notions assez proches : l'étiquetage, le traçage, le fléchage, le marquage... Dans le cas présent, cela représente en fait, les mots-clés d'indexation d'un document, des catégories de nom, des métadonnées, qui peuvent être de n'importe quel type et forme selon les besoins de l'usager et son niveau de maîtrise de la langue et de culture.

Le fait d'indexer personnellement ses documents avec ses propres mots-clés permet à l'utilisateur des les retrouver plus facilement. Le but reste personnel, il n'y a donc pas d'objectif d'exauhstivité dans le choix de catégories de classement comme pour les classification des Dewey ou la classification décimale universelle. L'usager peut tout indexer, de ses documents jusqu'au documents produits par d'autres, cela implique une notion de partage et de collaboration.

Il y a deux types de folksonomies : les folksonomies étroites qui ont un objectif individuel et les folksonomies générales pour une utilisation collective et collaborative. Ces dernières permettent la mise en relation d'usagers ayant les mêmes centres d'intérêt, donc finalement, les mots-clé choisis par un indexeur le representant en font un usager indexé.

La force principale des folksonomies reste qu'il n'y a besoin d'aucun consensus contrairement aux taxinomies, il ne peut donc pas y avoir de reproche sur des visions politiques ou idéologiques. Si elles sont souples d'utilisation, pour beaucoup, elles posent le risque d'une mauvaise indexation, mais aussi la possibilité d'attirer un utilisateur sur un site donné par mauvais utilisation de mots-clés, ou encore risquer la polysémie...

Plusieurs avis se démarquent nettement sur le sujet des folksonomies : certains pensent qu'elles représentent la réussite d'une indexation de contenus largement diffusée. En réponse, d'autre pensent que c'est, au contraire, une invasion de mots-clés qui ne permettent pas une recherche aussi pertinente que dans le cas où des professionnels se seraient occupés de l'indexation. Ce a quoi d'autres répondent encore que souvent le vocabulaire contrôlé n'est souvent pas adapté a l'indexation souhaitée.

Les folksonomies peuvent s'avérer être d'abord des moyens de veille sur des termes précis, mais aussi et surtout elles permettent la mesure, par exemple de la popularité de certains documents du type des billets publiés sur un blog (bien que la popularité ne soit pas pertinence).

Certains pensent que tout cela représente le web sémantique du pauvre. Finalement, c'est cela justement qui assure son succès, car elles permettent l'accès à des résultats de recherche pertinents qu'un moteur de recherche aurait pu ne pas repérer et elles ont le mérite d'exister contrairement au web sémantique qui reste limité.

Enfin, l'auteur juge important d'éduquer à l'indexation (la tag literacy), afin d'améliorer le système. Pour cela, il faudrait d'abord apprendre aux usagers à éliminer les mauvais tags, d'où la mise en place de "règles de bonne indexation par les tags", dont voici quelque exemples : penser collectivement en choississant ses tags, puisqu'il peut y avoir réutilisation, éviter les majuscules, utiliser l'underscore pour les groupes de mots, inclure des synonymes... Certains sites proposent même les tags les plus utilisés afin de simplifier le choix des tags par l'utilisateur.

Contribuer à l'indexation demande en général des compétence et aussi du temps. Si la folksonomie ne demande pas particulièrement de compétences ni de temps contrairement aux modèle contrôlés, elle en demande par contre lors de la recherche qui s'avère alors plus compliquée compte tenue du nombre de tags possibles, ce qui reviens finalement à un système bien plus coûteux que ce que beaucoup pensent.

On peut alors se demander si avec les folksonomies, nous avons à faire à un phénomène durable ou de mode. De même, il n'est pas anodin de se demander s'il remplacera les thésaurus et/ou les autres mode d'indexation ?

Avis critique :

Si ce texte explique très clairement les caractéristiques de folksonomies, je trouve en revanche qu'il est assez peu clair dans les différentes applications possibles : s'il n'y a pas d'existence officielle, on aimerait quand même voir concrêtement à quoi des documents numériques indexés par leur propres usagers ressemblent au niveau même de cette indexation. A la lecture de l'article, il semblerait justement que la recherche de ses documents soit possibles, mais je n'ai encore jamais trouvé de moteurs de recherche proposant cette recherche particulière.

Personnellement, je trouve le principe des floksonomies assez bien tant que l'utilisation ne se fait que dans un cadre strictement personnel. Dès qu'il en sort, je ne vois pas comment, compte-tenu des différences entre les milliards d'individus qui existent sur cette terre, la recherche pourrait être pertinente. Un indexation normalisée même si elle est plus contraignante me semblerais plus pertinente tant qu'elle est connue de tous.

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